Quelques mots sur la naissance et les premières années de l’aéroclub de Rouen Normandie (ACRN)

Comme indiqué dans ses statuts, l’ACRN est une association qui a vu le jour le 19 mai 1911, il y a près de 110ans. Elle a été approuvée par le Préfet de la Seine Inférieure, agréée par le Ministère de la Guerre puis agréée par le Secrétariat Général à l’Aviation Civile en 1953.

Fait marquant, elle a été reconnue d’utilité publique en 1933.

Un texte de Jean Bétrancourt, publié dans la revue de Rouen en 1951, décrit la naissance de l’aéroclub, après la « grande semaine de l’aviation » qui s’était déroulée au champ de manœuvre du Rouvray en 1910. L’article, dans sa quasi-totalité, est repris ci-après :

C’est en 1910 qu’est née l’aviation à Rouen
Par Jean Bétrancourt
Vice-Président de l’Aéro-Club de Normandie
Article de la revue de Rouen publié en 1951

L’AVIATION est certainement le moyen de locomotion qui a le plus progressé dans le temps le plus court. Quelle part la ville de Rouen a-t-elle prise dans cette rapide évolution ? Elle est certainement plus importante que ne le pensent de nombreux rouennais. Grâce à la complaisance de fervents de l’aviation, MM. Marcel Larcher et l’Abbé Marguery, ce dernier actuellement aumônier des aviateurs du diocèse de Rouen, dont les archives contiennent une documentation extrêmement importante, la vie de l’aviation dans la capitale Normande a pu être retracée.

La « GRANDE SEMAINE » DE 1910

Léon Morane survole la cathédrale de Rouen. Source : « The First Air Races« 

À l’exception des manifestations d’aérostation qui remontent à des temps beaucoup plus lointains, la première occasion que les rouennais ont eue de s’intéresser aux choses de l’air fut une exposition. Dès le mois de juin 1909, un aéroplane à moteur, le mot avion n’était pas encore entré dans le vocabulaire aéronautique, était exposé en plein centre de Rouen, dans le « hall de l’Hôtel de France », aujourd’hui hall du « Ciné-France » et du « nouveau-Théâtre »; c’était un « Demoiselle Santos-Dumont » équipé d’un moteur 2 cylindres 30 HP, d’un poids de 45 kg, placé à la partie inférieure de l’appareil : le poids total de celui-ci prêt à l’envol était de 145 kg. Cette exposition fut un succès et encouragea une poignée de rouennais à entreprendre pour l’année suivante l’organisation de la « GRANDE SEMAINE D’AVIATION DE ROUEN », 19 au 26 juin 1910. Il doit être rendu un hommage particulier à ces précurseurs, qui à l’époque, osèrent

 

 

 

Ce meeting fut le neuvième organisé dans le monde entier et vient après ceux de : Béthany (août 1909), Juvisy (octobre 1909), Héliopolis (février 1910), Cannes (mars 1910), Saint-Pétersbourg (9 mai 1910), Lyon (mai 1910), Angers (juin 1910).

Rouen fut donc à l’avènement de l’aviation non seulement française, mais mondiale.

Un effort considérable avait été fait par les organisateurs ; ils en furent récompensés amplement car la semaine d’aviation de Rouen fut un succès complet et l’on pouvait lire dans la presse de l’époque : « Une foule considérable, qui n’a pas vu la route d’Elbeuf n’a rien vu. La route rappelait celle du Derby d’Epson. Piétons, cyclistes, voitures automobiles, tout était confondu. »

Vingt pilotes dont certains noms sont encore familiers à ce jour s’engagèrent dans les épreuves dotées de 150.000 fr, or (30 millions au cours de notre louis 1951). Ce sont : Morane, Christiaens, Métrot, Van den Born, Dickson, Dufour, Epimoff, Bruneau, de Laborie, Bathiat, Dubonnet, Mignot, Baronne de Laroche, Latham, Verstraeten, Paillette, Chavez, Kuller, Audemars, Cattanéo, Hanriot.

Il est a remarquer que ces pilotes dont plusieurs étrangers volaient tous sur des avions français qui s’appelaient : Farman, Voisin, Sommer, Bréguet pour les biplans, et Antoinette, Blériot, Tellier et Demoiselle Santos-Dumont pour les monoplans.

Le champs de manœuvre du Rouvray (l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray) fut choisi comme Champ d’aviation, un circuit de 3 km. Fut délimité par 4 pylônes, avec au centre un sémaphore pour les officiels; 20 hangars se trouvaient devant la butte de tir.

Le prix des places était de 20 francs aux pesage, 5 francs aux tribunes et 1 franc à la pelouse.

Et la semaine d’aviation commença drainant à Rouen toute la Normandie et même Paris pour assister à ce magnifique spectacle. La presse de l’époque relate d’une manière fort pittoresque d’ailleurs le premier vol effectué a Rouen :

Marcel Hanriot. Source : « The First Air Races« .

« 4 aviateurs commencèrent leur essais le vendredi 17 juin 1910, entre 6 h. 1/2 et 8 heures du soir. Le benjamin des aviateurs brevetés (16 ans), Marcel Hanriot, prend le premier départ à 6 h. 1/2 du soir. Pendant cinquante, cent mètres, il roule sur l’admirable piste, soudain dans un mouvement d’une idéale beauté, il se cabre et quitte terre. Il vole ! Pourquoi le cacher, à ce moment solennel une douce émotion étreint tout le monde. Cet oiseau c’est somme toute le premier qui vole chez nous. Nous l’attendions depuis six mois ce moment impressionnant. Nous y touchons enfin, mais après combien d’efforts ? Et le public enthousiasmé fait au vaillant jeune pilote un accueil enthousiaste ».

En ville la foule était avisée s’il y avait vol par des flammes hissées à des pylônes montés à l’entrée des ponts. Tout était prévu pour assurer ce qui fut une grande réussite. Le grand exploit de cette semaine revint à Morane qui doubla la flèche de la cathédrale à 150 mètres au-dessus d’une foule délirante; il convient de noter que le prix de vitesse fut gagné par Cattanéo (sur Blériot) à la moyenne de 74 km-heure, celui de hauteur par Morane (sur Blériot) avec 521 m. devant Chavez, 497 m., et le prix de vol plané a l’actuel Président des Vieilles Tiges : Bathiat sur Bréguet avec 426 m.

Les restes de l’aéroplane de Bahiat, après son accident du 21 juin 1910. Source : « The First Air Races« .

Un seul accident, qui d’ailleurs aurait pu être grave, eut lieu au cours de cette semaine. Ce fut une chute de Bathiat d’une hauteur de 50 mètres avec bris total de l’appareil, le pilote en sortit heureusement sain et sauf.

De hautes personnalités politiques, artistiques et sportives, honorèrent le meeting de leurs présences parmi lesquelles l’on remarqua ; M. Paul Doumer, ancien Président de la Chambre des Députés, M. Guérin, ancien Garde des Sceaux, M. Deusth de le Meurthe, Maurice Donay, de l’Académie Française, Madame Marthe Brandès de l’Opéra-Comique, et l’humour, qui ne perd jamais ses droits, attribua « aux moteurs Clerget » l’absence de M. Aristide Briand !

Pour les personnes intéressées par plus d’informations sur cette semaine d’aviation, le site « The First Air Races » (en anglais) décrit particulièrement bien cet évènement.

1911 : NAISSANCE DE L’AÉROCLUB

L’élan était donné, les normands conquis à ce sport nouveau ; dès la fin du Meeting, un « Bessonneau » fut monté au champ de manœuvres à l’emplacement de l’actuel « Aéro-Bar ». Un rouennais, Guilbaud, construisit un avion et fit des essais sans succès. Il partit au Crotoy apprendre à piloter et revint avec un biplace « Caudron », forma un élève M. Vaubourg, cassa son appareil et repartit au Crotoy.

Des fervents de l’aviation se groupèrent et le 19 mai 1911 naissait l’Aéro-Club Rouennais (aujourd’hui Aéro-Club de Normandie), le Président en était M. Ernest Duval, les Vices-Présidents MM. Ch. Claudel, Donnette, le Secrétaire M. Paul Claudel.

Leurs activités se bornèrent, au début, pour des raisons soit de préférences, soit de matériel, à des ascensions en sphériques ; le Club, possesseur de 14 ballons, forma de nombreux pilotes brevetés : MM Levindrey, Donnette, Henri et Ernest Duval, Paul et Charles Claudel, Gaston et Georges Fleury, Colsenet.

Pourtant l’amour de plus lourd que l’air sommeillait parmi ces hommes et la « Maison des Abeilles » fonda le prix « Paul Claudel ». L’épreuve consistait à franchir le pont transbordeur de Rouen avec un avion, une première fois au-dessus et une seconde fois au-dessous. Téméraire audace, criait-on au début, et cependant cette prouesse inimaginable fut accomplie le plus simplement du monde le 5 mai 1912 par un jeune aviateur, Marcel Cavelier, ainsi que le relate la « Revue Aérienne ». La presse locale indique que celui-ci est né à Petit-Couronne (Seine Inférieure) non loin de la maison de Pierre Corneille, qu’il est âgé de 26 ans et revient tous les ans passer ses vacances dans son charmant village, …aujourd’hui Raffineries « Shell »… et, continue notre journaliste : … » Le 5 mai 1912, à 5 h. 10 exactement, les rives de la Seine étaient noires de monde, de véritables grappes humaines s’étageaient au hasard sur les hautes piles de planches, sur les ponts Corneille et Boieldieu la circulation était impossible. La Seine elle-même était sillonnée de barques Inutile d’ajouter qu’il était impossible de prendre place aux terrasses des cafés et que des camelots, surgis on ne sait d’où, épuisèrent en quelques instants des stocks de petits « aéroplanes » mécaniques M. Brelet Préfet de la Seine-Inférieure, qui s’intéressait particulièrement à l’aviation (à rendre jaloux M. le Préfet Mairey) s’était rendu au champ de manœuvres pour assister à l’atterrissage de Cavelier Bref ce fut une journée inoubliable qui se termina le soir au restaurant de la Cathédrale par un dîner offert au « héros du jour » et où s’étaient donné rendez-vous : MM. Robert et René Claudel, Mlle Jane Herveu, M. le commandant de port Lespierre, M. Bourgogne, gérant du Transbordeur, le comte du Luart, Flour et Henri Duval, de la ligne Aérienne, Charles Claudel et Mazerie. Le soir, Mlle Herveu et Marcel Cavalier se rendirent dans les grands cafés pour y quêter, avec succès, au profit de la 5e arme.

Pendant ce temps, un autre Rouennais depuis deux ans travaillait en silence ; Louis Lefebvre construisait un biplan qu’il appela « La Mouette », équipé d’un moteur Anzani 60 HP, après des essais prometteurs il survola Rouen le 25 août 1912 ; la foule l’ovationna mais l’engouement du début baissait déjà et Lefebvre, après avoir renouvelé plusieurs fois sa performance se trouva sans ressources, désespéré, il mit fin à ses jours au square Gaillard-Loiselet.

LES DEUX AÉRODROMES DE 1913

1913. – Le Kaiser électrise son peuple par des discours menaçants, les gens deviennent fébriles, l’armée s’inquiète, la paix du monde entier est menacée ; aussi les rouennais ne furent point étonnés d’être conviés, le 6 mars 1913, à une conférence à l’Hôtel de ville sur « l’étude et le repérage des aérodromes militaires » par le jeune aviateur Fugaison, venu de Paris en Bréguet.

L’armée décidait de reprendre le champ de manœuvres ; aussitôt 2 nouveaux aérodromes furent crées :

Le premier, sur l’hippodrome de Petit-Quevilly appelé « Aérodrome du Bois Cany » – il possédait une piste de 950 m. sur 180 m. ; un hangar de 20×18 y fut monté ; l’inauguration eut lieu le 27 avril 1913, y participèrent Mme Driancourt, MM. Devetain et Sadi-Lecointe qui devait devenir une belle figure dans notre aviation. Ce terrain ne connut pas une vogue extraordinaire, il faut y noter le passage du célèbre Jules Védrines le 30 avril 1913, concurrent de la coupe Pommery, il s’était perdu dans le brouillard.

Le second aérodrome, celui du Madrillet, se situait à peu près à la hauteur de l’actuel aérodrome de Rouen-Rouvray, à gauche de la route d’Elbeuf en allant vers cette ville.

Le château blanc fut acquis par la Société Nouvelle des Aéroplanes « La Mouette » pour en faire une hostellerie, trois hangars furent montés sur le terrain, Cet aérodrome fut inauguré le 11 mai 1913, jour de la Pentecôte, et commença dès ce jour à connaître une grande activité. On y relève le passage de nombreux as de l’époque parmi lesquels : Damberon, Marty, Gérard, Defougère, Labouchère, Strohl, Dupin, Couret, Briault, Rossner, Degorge, Chanteloup, Brand, Pinsart, Garde, Frot, etc… et le sapeur Jacquemart, chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie de 1934 à 1939.

En dehors de cette activité propre au terrain du Madrillet, il est intéressant de noter la venue à Rouen pour visite des raffineries d’essence, par M. Deusth de la Meurthe sur biplan à flotteurs « Astra » piloté par Max Labouret ; puis le 24 août 1913, le passage de la course d’hydroplanes Le Pecq-Deauville, course dans laquelle les concurrents devaient suivre les méandres de la Seine et qui fut gagnée par Géo Chemet, sur hydravion Borel. Ce passage fut marqué par un affreux accident qui endeuilla une vieille famille rouennaise, les de Montalent, et l’on relève dans  » l’illustration » le compte rendu de ce pénible accident : « alors que vers 11 h. 1/2 ils volaient au-dessus de l’île Lacroix, l’aviateur de Montalent et son mécanicien Métivier projetés hors de leurs sièges ont fait une double chute mortelle Tandis que l’appareil livré à lui-même tombait, après s’être complètement retourné sur la rive droite, les deux corps venaient s’écraser l’un dans la cabine d’une péniche amarrée à l’île Lacroix, l’autre sur la berge à quelques mètres du bateau ».

Les 3 et 4 janvier 1914, l’Aéro-Club Rouennais faisait venir à Rouen, l’un des premiers acrobates sur aéroplane Maurice Chevillard ; la réunion eut lieu par un temps gris et brumeux ; dès 14h, une foule énorme envahissait les enceintes du Madrillet. Le célèbre aviateur boucla la boucle et remporta un immense succès par ses évolutions d’une « audace inouïe ».

Vers la fin juillet 1914, le pilote Galtier sur biplan Caudron vint, au Madrillet, lancer le premier parachutiste dans le ciel de Rouen. Quelques jours après ce fut la guerre. Première guerre mondiale au cours de laquelle l’aviation en général fit des progrès énormes ; l’activité de l’aviation civile tomba à zéro.

L’Aéro-Club Rouennais souscrivit 50 francs de rente à l’emprunt national.

PREMIÈRE RENAISSANCE

Il fallut attendre 1922 pour voir renaître une timide activité : constitution de l’Union Aéronautique de Normandie qui organise, les 2 et 3 septembre 1922, une grande fête d’aviation ; conférence du capitaine Fonk, as de guerre, au Royal Palace, organisée par l’Aéro-Club Rouennais en présence de MM. Le Comte de la Vaulx, Lallemand, Préfet de la Seine-Inférieure, Née, premier adjoint, Ernest Duval, Président, Docteur Delabost, le général Lebrun étant représenté par le capitaine Tavera. Voici donc Rouen à la tête de deux Clubs ayant tous deux le but louable de développer l’aviation.

En septembre 1923, sous la présidence de Monsieur Laurent-Eynac, l’Union Aéronautique de Normandie organise un Meeting dont le bénéfice doit servir à l’achat d’un terrain d’aviation : en 1924, cette société se transforma en Union Normande d’Aviation et organisa le 29 juin de la même année une seconde manifestation avec les as Fronval, Thoret, Haegelen et le 34ème régiment d’aviation. La réplique fut immédiate, l’Aéro-Club Rouennais mit sur pieds une grande fête d’aviation et d’aérostation le 10 août suivant, manifestation qui fut très réussie d’ailleurs.

Puis les deux clubs décidèrent d’unir leurs efforts, ils fusionnèrent, l’Aéro-Club de Normandie vit le jour. La ville de Rouen loua au nouveau Club le terrain situé au Nord du champ de manœuvres ; l’autorité militaire permit l’utilisation de son terrain en dehors des heures de tirs et, sous l’impulsion du regretté Maître Louis Antier, qui avait succédé à la présidence à MM. Frabot et Duval, l’Aéro-Club rentrait dans une ère nouvelle : construction d’un hangar moderne, achat d’avion, école de pilotage, etc. M. Julien Lufbery, frère de Luftbery, as de guerre de l’escadrille Lafayette, assuma la lourde tâche du secrétariat et, le 5 octobre 1930, M. Laurent-Eynac, alors Ministre de l’air, procédait à l’inauguration du hangar. Le premier avion venu au port d’attache de Rouen fut le Potez 36 du sympathique et regretté Henri Coeffin. C’Aéro-Club prenait son essor avec la volonté farouche d’arriver au rang des premiers clubs de France.

De nombreuses et grandes figures de l’aviation française parmi lesquelles : Costes et Bellonte, Rossi, Assolant, Doret, Finat, Salel, Codos, Général Denain, Maryse Bastié, Maryse Hilz, se posèrent sur le terrain de Rouen-Rouvray. Quelques grandes conférences furent organisées avec MM. Le Professeur Piccard, capitaine Weiss, Sardier, Henry Bordeaux, Détroyat, Maryse Bastié, elles eurent toutes un succès retentissant.

L’ACN au Madrillet. Source : « L’album photo de Jean Bétrancourt« .

Le terrain de Rouen-Rouvray (qui reste le Madrillet pour les Rouennais) connaissait une grande activité locale, les équipages Bétrancourt-Antérion, en 1932, et Bétrancourt-Duval en 1933, se classèrent, avec le « Farman 234 » premiers au « Tour de France des avions », des baptêmes furent donnés, des pilotes formés, et le ministère de l’Air connaissant la vitalité du Club rouennais lui confia en 1936 la gestion d’une section d’aviation populaire, le chef-pilote Jacquemart en assuma la direction. Les jeunes apprirent à piloter gratuitement ; parmi cette promotion de pilotes, formés au Club à cette époque, un se met particulièrement en évidence, c’est Jean Finet aujourd’hui chef-pilote de l’Aéro-Club de Normandie.

Parallèlement, un club d’aviation populaire présidé par M. Crestey est fondé et s’installe sur l’aérodrome de Rouen-Rouvray à la place du Groupement d’Aviation de Réserve (G.A.R) replié au terrain militaire de Boos. Ce club fusionnera avec l’Aéro-Club de Normandie en 1944.

D’autre part, un club extrêmement actif, spécialisé dans le vol à voile, fonctionne de pair avec l’Aéro-Club de Normandie et le Club d’Aviation Populaire de Rouen, c’est le Groupement Rouennais d’Aviation Légère (G.R.A.L), présidé par le regretté capitaine Beau, mort en déportation. Il se reconstitue actuellement sous la direction de M. David sur l’ex-terrain militaire de Boos.

Accident de MM Vautier et Antier, en mai 1938. Source : « Album photo de Jean Bétrancourt« .

1938. – Un accident marqua douloureusement cette année d’activité. Le Président Louis Antier se tua en autogyre, dans les arbres en bordure du terrain, le jour de la fête d’aviation. Le vice-président, le Colonel Jean Germain, prend sa succession et c’est 1939… la guerre à nouveau.

L’Aéro-Club en veilleuse groupe les jeunes éléments dans des sections de modèles réduits.

L’aviation revint à Rouen, mais ce fut dans le but, combien pénible et lourd de deuils, de bombarder les points stratégiques de Rouen. Les ponts sautent, mais la ville est durement mutilée.

DEPUIS LA GUERRE

1944. la libération… L’Aéro-Club de Normandie qui a payé un lourd tribu à la guerre, 14 morts en déportation ou en service commandé, se regroupe. Maître André Marie, ancien Président du Conseil, prend la tête et son Conseil d’Administration. Les efforts sont conjugués pour redonner à l’Aéro-Club son importance de 1939.

Les ports aériens nomment officiellement un surveillant d’aérodrome. Le terrain jusqu’à ce jour privé est ouvert à la circulation aérienne. Des meetings internationaux y obtiennent tous un éclatant succès et les finances du Club s’améliorent.

Deux Norécrins du Club, pilotés par Peltier et Anseaume, accompagnés d’un rédacteur de « Paris-Normandie », M. Roger Parment, effectuent avec succès le « Tour de la Méditerranée ». Mais l’ambition du Club reste d’avoir un aérodrome accueillant et sûr. Un « Aéro-Bar » est construit, les hangars remis en état avec une escadrille de huit appareils. De grands travaux sont effectués grâce aux services de Ponts et Chaussées. Deux pistes en X, l’une de 1200m, l’autre de 900m, permettront désormais à tous les avions de moyen transport, à tous les touristes, de venir à Rouen, ville musée, capitale de la Normandie, l’une des premières conquises par l’aviation.

Jean Bétrancourt, 1951.

 

Quelques extraits de films du meeting aérien de 1950, avec notamment Marcel Doret et son Dewoitine sur le site « Archives en ligne« .